Porte d'entrée du pays d'Arles

Patrimoine culturel

LES ARÈNES ALBERT LATY

Nous sommes en 1906.

Albert Laty et son père Joseph, tous deux passionnés de tauromachie, décident de construire des arènes. C’est une importante entreprise pour l’époque compte tenu des moyens dont ils disposent.

Les travaux commencent. Avec l’aide de plusieurs ouvriers, armés de pioches, de pelles et de brouettes, le chantier est entrepris.

Des petits wagonnets sur rails sont amenés de Saint-Martin-de-Crau à l’aide de charrettes. Le gravier qu’ils extraient sert à confectionner le mortier pour monter les murs et petit à petit les arènes commencent à prendre forme.

En 1908, les travaux se terminent et les taureaux peuvent venir fouler la piste toute neuve.

Les premiers spectacles étaient surtout des corridas. Au début, les taureaux étaient transportés dans un « carri » tiré par des chevaux.

Ils arrivaient la veille de la course et étaient parqués dans un enclos qui communiquait avec le toril.

Les toréadors arrivaient d’Arles en calèche, le matin de la course et toute la population était là pour les recevoir. C’était déjà la fête !

Après la guerre de 14/18, les courses de cocardes prirent le dessus. Les plus prestigieuses manades étaient présentes, comme Granon, Baroncelli et Pouly. Les As du crochet parmi lesquels Rey, Granito, Volle, Boncoeur, Fidani et plus tard nos As locaux Pellegrin et Pelissier, animaient la piste.

En 1970 Daniel Pellegrin, Planais,  remporte le trophée de la Cocarde d’or dans les arènes d’Arles.

De redoutables taureaux qui avaient pour nom le Sanglier, le Clairon, Gandar , Vovo et bien d’autres attiraient un public nombreux et les arènes étaient trop petites pour recevoir tous les spectateurs.

Le Sanglier fit son avant dernière course à Plan d’Orgon. Seul REY fut autorisé à faire quelques rasés à ce taureau vieillissant. Sa dernière apparition dans des arènes fut à Beaucaire, quelques jours plus tard.

A cette époque, notre premier club taurin fut créé et prit comme nom « Le Sanglier ». Antoine Giraudon fut son Président et fondateur; c’était en 1929.

 

Des courses eurent lieu pendant le deuxième conflit mondial et de nombreux militaires des troupes d’occupation venaient assister à ces spectacles. Lors d’une course, un raseteur fut très gravement blessé par un taureau. Le médecin militaire du groupe d’occupation le prit rapidement en charge et lui sauva la vie. C’était une question de minutes.

En 1999, la Mairie se rendit propriétaire des arènes qui devinrent « municipales ». D’importants travaux rendirent aux arènes une nouvelle jeunesse comme nous les connaissons aujourd’hui.

Sous l’impulsion d’un nouveau club taurin baptisé « Lou Rami » de nombreuses courses de différents niveaux sont programmées chaque année. En permettant à de jeunes raseteurs de se former, de s’entraîner ou de faire leur première course, en permettant aux manadiers de tester leurs jeunes taureaux, en offrant au public des courses de haut niveau, les arènes de Plan d’Orgon perpétuent brillamment la tradition taurine Provençale. De nos jours ce sont les raseteurs participants au « Trophée de la Saint Louis » qui assurent le niveau élevé des courses proposées au public.

L’absence d’habits de lumière sur la piste des arènes laissait malgré tout un vide dans les traditions taurines de notre village. Si organiser une corrida pose certains problèmes, offrir une « capéa » au public permettait de combler un peu ce vide tout en offrant à de jeunes talents l’occasion de mettre en valeur leur bravoure. La programmation de « capéa » apporte désormais un complément non négligeable dans la diversité des spectacles taurins au sein des arènes.

Nous ne pouvons terminer ce bref historique sans évoquer l’utilisation de nos arènes pour des spectacles divers tels que:  la fête de fin d’année des écoles, certains spectacles équestres ou encore des spectacles de variétés de haut niveau ouvrant chaque année les fêtes de la Saint Louis.

Désormais plus que centenaires, les Arènes Albert Laty sont un des lieux les plus « festifs » de Plan d’Orgon.

Dans notre village à la porte des Alpilles, elles témoignent de la passion des Provençaux pour des traditions parmi lesquelles « la fé di biou » qui a une place d’honneur et que nous devons maintenir.

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